Le cliché est tenace. Une personne bascule à l’eau, l’inévitable « Un homme à la mer ! » résonne tandis qu’un marin costaud lance une bouée très loin, qui retombe miraculeusement tout près du naufragé. Celui-ci l’empoigne, la bouée est tractée et le naufragé remonté rapidement à bord du bateau. 

Une image d’Epinal pas toujours réaliste, et qui nécessite d’avoir suffisamment de muscles et d’adresse pour lancer la bouée, bien viser, et éviter d’assommer la victime… A moins de tenter le rapprochement en bateau, une manipulation pas toujours possible, souvent risquée, qui retarde le sauvetage et augmente encore les risques de noyade.

USafe vient changer la donne. Cette bouée de sauvetage télécommandée, inventée par la startup portugaise NORAS Performance, est capable de secourir une personne à plusieurs centaines de mètres. Motorisée, elle se déplace seule et se pilote depuis un bateau ou la terre ferme, via un joystick intuitif.

Une invention qui pourrait bien révolutionner le sauvetage en mer… Et sur certains de nos chantiers.

Un premier test sur le chantier Calais Port 2015 
Le rapport entre sauvetage en mer et travaux publics n’était pas des plus évidents. Et pourtant… ! USafe s’avérerait utile pour la sécurité des équipes-travaux, sur des chantiers fluviaux ou maritimes. Extension en mer de Monaco, ou encore à la Réunion… Autant de sites sur lesquels le risque de tomber à l’eau subsiste malgré les moyens de prévention mis en œuvre. 

L’innovation a en tout cas séduit Colas et Bouygues Construction - et notamment les équipes de Bouygues Tavaux Publics -, sur le chantier Calais Port 2015. 

« Cette bouée pourrait vraiment faire diminuer les risques suite à une chute à l’eau accidentelle sur chantier, explique Pierre-Antoine Loizeau, Préventeur pour Colas sur le projet Calais Port 2015. « Nous avons réalisé un premier test en juin, qui a consisté à jeter la bouée dans l’eau en plusieurs points, et la faire circuler dans le bassin du port en construction. Et cela s’est avéré vraiment concluant. »

Si pour l’instant, l’invention n’est pas commercialisée en France, elle pourrait donc bien rejoindre le dispositif de santé-sécurité de nos chantiers fluviaux et maritimes un jour. Affaire à suivre !