Qu'est-ce qui vous a fait choisir le secteur de la construction ?

Mon père travaillait dans le secteur des travaux publics, en province, alors j’en ai toujours entendu un peu parler à la maison. De mon côté, j’avais démarré des études puis une carrière de journaliste. Mes parents étaient un peu inquiets et me suggéraient un métier plus stable pour la vie de famille et en tant que femme. Finalement, j’ai concédé à tester la communication d’entreprise, via une courte expérience dans une entreprise du BTP. J’étais à la fois curieuse et un peu sur la retenue, car les journalistes – y compris moi-même à l’époque - considèrent souvent leur métier plus noble que celui du communiquant.

En fin de compte, j’ai adoré à la fois le secteur de la construction, et le rôle du communicant, qui inclut des missions variées, comme investiguer et fabriquer des contenus vulgarisés et multi-supports, pour mettre en lumière et expliquer des sujets ou des thèmes forts, porter des transformations d’entreprise sur le long terme… Je fais ce métier dans le secteur de la construction depuis 18 ans maintenant !

Quels sont les défis particuliers que les femmes doivent relever dans ce secteur ?

Le métier de communicant, même dans le secteur de la construction, reste très féminin - mais moins au niveau des postes de direction. La diversité hommes-femmes dans ce métier évolue: de plus en plus de jeunes hommes rejoignent les équipes, ce qui est très bien ! 

Dans ma carrière, j’ai été bien moins confrontée à des sujets liés à la diversité homme-femme qu’à la différence culturelle entre « ingénieurs / opérationnels » et « communicants / responsables marketing ». Oui, l’entreprise est avant tout une entreprise d’ingénieurs et de compagnons passionnés capables de réaliser des projets formidables qui rendent fiers, et qui ont un impact concret et positif dans la vie de tous les jours ! C’est pour cela qu’on l’aime, cette entreprise ! Mais les fonctions support apportent aussi leur pierre à l’édifice.

La méconnaissance, et par conséquent le mépris ou les remarques envers des métiers soi-disant à moins forte valeur ajoutée, n’ont pas lieu d’être ; or je les trouve encore trop présentes : il faut bien des personnes capables d’ouvrir les portes du business, des personnes capables de recruter les talents, des personnes capables d’acheter de la façon la plus efficace et pertinente possible, ou encore des personnes capables de mettre en avant nos projets, nos collaborateurs, nos expertises tout en restant dans l’authenticité et l’exactitude. 

Je dis « Oui » à la diversité hommes-femmes, « oui » à la diversité culturelle, et « oui » aussi à la diversité des cerveaux ! C’est ça, la confiance et le travail d‘équipe : nous travaillons tous pour un même objectif, et chacun apporte son expertise complémentaire.


Que pensez-vous que le secteur de la construction devrait faire pour développer davantage la diversité hommes-femmes ?

La diversité des genres est considérée comme une question cruciale pour le Groupe et c’est très bien, j’adhère à 100% ! Je suis d’ailleurs très heureuse de faire partie du board Welink TP. Les entreprises attractives, innovantes et performantes sont généralement celles qui font de la diversité et de l’inclusion l’une de leurs valeurs clés. 

A titre personnel, je vois deux actions qui pourraient être menées facilement pour développer davantage la diversité hommes-femmes dans le secteur de la construction : la première serait de valoriser des « role modèles » auprès des petites filles pour qu’elles grandissent avec l’idée que tout leur est ouvert. Je suis frappée par le fait que de nombreuses petites filles délaissent très vite les jeux de construction (ou d’autres jeux jusqu’ici rangés dans une catégorie « garçon ») – peut-être car on les leur propose moins. 

Une deuxième action serait d’inclure davantage les hommes sur les enjeux de la diversité hommes-femmes dans le secteur de la construction. Ce n’est seulement un sujet de femmes ! Les hommes, et surtout les plus jeunes générations, pourraient bien aussi vivre les évolutions sur la diversité comme une émancipation de responsabilités ou de postures encore aujourd’hui considérées comme « masculines » et qui peuvent parfois être pesantes pour eux – et c’est là aussi que se joue l’égalité hommes-femmes : un nouveau paradigme où chacun trouve sa place de façon épanouie.