Bonjour Wai Lam ! Après tes études en génie civil, rejoindre Dragages Hong Kong semblait être une évidence pour toi. Chacune de tes 22 années passées ici est unique. Peux-tu nous en dire plus sur ta carrière ?
Quand j’étais petite, je ne pensais pas devenir ingénieure. J’ai commencé à m’intéresser aux mathématiques et à d’autres matières scientifiques au lycée. A mon entrée à l’université, j’ai choisi le génie civil car c’était un cursus lié à ces sujets.
Pendant ma dernière année, des senior managers de Dragages Hong Kong faisaient une présentation à mon université. Plus ils nous parlaient de l’entreprise, de leur programme de formation, de leurs projets, plus j’étais impressionnée. De retour chez moi, je me suis davantage renseignée sur l’entreprise et j’ai décidé de postuler, une fois diplômée. C’est comme ça que j’ai rejoint Dragages Hong Kong en tant que graduate engineer !
J’ai commencé par une formation de trois ans, qui comprenait une rotation de poste chaque année, entre les chantiers et les bureaux. L’objectif de cette formation était d’obtenir l’agrégation de la Hong Kong Institution of Engineers quatre ans plus tard. Objectif atteint !
J’ai travaillé sur un grand nombre de projets pendant une vingtaine d’années, que ce soit sur chantier ou au siège, du ferroviaire aux ouvrages d’arts. J’ai participé à des projets iconiques tels que le Hong Kong Zhuhai Macao Bridge et Tuen Mun – Chek Lap Kok Link. J’ai également changé de métier : graduate engineer, ingénieur d’études dans l’équipe d’appels d’offres, responsable de la conception sur Tuen Mun Chek Lap Kok Link. Je suis actuellement responsable de la conception des projets en génie civil, plus particulièrement des tunnels, pour la Central Kowloon Route.
De tes premières années d’apprentissage au management des équipes, ta carrière est une réussite. Grandir dans un environnement technique est très exigeant. As-tu eu un mentor qui t’a inspirée ?
J’ai eu deux mentors. Le premier a été Henry Fung, directeur exécutif de Dragages Hong Kong – il a pris sa retraite il y a quelques années. C’est notamment lui qui a décidé de m’embaucher à ma sortie d’école. Responsable du programme de formation pour l’agrégation des ingénieurs diplômés, il a également été mon manager lorsque que j’étais ingénieure d’études dans l’équipe d’appels d’offres. Au-delà de son expertise technique et de toutes ses connaissances, Henry était un ingénieur en génie civil qui se souciait de chacun d’entre nous dans le programme de formation. La deuxième personne à m’avoir inspirée est mon manager actuel, Xavier Monin, directeur technique du tunnel principal sur Central Kowloon Route. C’est un grand professionnel, qui s’attache aux détails et donne des instructions claires. Je dirais que ces deux personnes, par leurs qualités, m’ont inspirée à toujours faire de mon mieux. Ils m’ont également appris à quel point le travail d’équipe est important.
Le travail d’équipe est en effet primordial. Les collaborateurs de notre entreprise sont engagés, professionnels et si agréables que j’ai pu nouer des amitiés au fil des ans. Lorsque je manage, je garde toujours en tête qu’on travaille en équipe. Pour superviser et m’assurer que l’on reste tous en contact, je parle quotidiennement avec mon équipe. Nous sommes ainsi en mesure de trouver des solutions aux problèmes que nous rencontrons. Ensemble toujours. C’est d’autant plus important que nous menons de nombreuses missions en parallèle, avec une grande pression. Parce que nous sommes sur place, tous les obstacles sont réels, concrets. Il faut donc trouver la solution, et rapidement. Cette pression est également source de joie et de satisfaction lorsqu’une tâche est accomplie, notamment quand cette réussite est collective.
Tu es très impliquée dans le réseau des femmes de Dragages Hong Kong, notamment par le mentorat. Selon toi, quelle est la prochaine étape pour relever le défi de la mixité dans l’entreprise ?
Le groupe a déjà mis en œuvre des initiatives afin de soutenir les femmes dans le secteur de la construction. Par exemple, chez Dragages Hong Kong, les équipes RH ont lancé l’année dernière un programme de mentorat féminin. Quelle formidable expérience ! J’ai pu aider la jeune génération à se développer, dans l’optique d’atteindre ses propres objectifs. Les mentors ont également partagé leur expérience et leurs connaissances avec les mentorées. La création de ce réseau permet de promouvoir la diversité, qu’il s’agisse du genre ou des différents horizons culturels, afin de créer du lien et d’unir les collègues de la région. Cela favorise aussi leur développement au sein de l’entreprise.
Le partage d’expérience est clef pour que les jeunes générations puissent avoir des rôles modèles*. Les cadres supérieurs féminins sont très importants aussi : cela montre aux femmes qu’elles sont capables d’avoir le poste qu’elles souhaitent et d’être les prochaines dirigeantes si elles le souhaitent ! Il est capital que notre entreprise accueille ces femmes qui font la différence.
Une autre façon de capter davantage de femmes est d’échanger avec des étudiantes à l’université, un autre lieu majoritairement masculin en ce qui concerne le génie civil. Je me souviens qu’il y a quelques années, lorsque je travaillais sur chantier, des étudiantes ont été conviées à visiter un chantier dans le cadre du programme Girls on the Move. L’objectif ? Voir comment nous travaillions sur chantier. Cette initiative a appris aux futures ingénieures l’importance de l’échange avec les autres : contremaîtres, compagnons, ingénieurs… Il faut être curieux pour tout découvrir. Cette visite était également l’opportunité de montrer à ces femmes qu’être une femme ingénieure sur le chantier, c’est possible. Cela peut participer à convaincre les femmes qu’elles ont raison de poursuivre des études scientifiques et de mener des carrières épanouissantes dans le secteur des travaux publics.