Les logements accueillent désormais des familles dont la géométrie peut varier sur des cycles de plus en plus courts. Ces évolutions sociologiques contribuent à la baisse de la taille moyenne des ménages depuis plusieurs décennies. Pour autant, la recherche d’espace est, elle, toujours forte. Si les nouveaux projets de logements tendent à proposer des façades de plus en plus recherchées et des dispositifs techniques de plus en plus sophistiqués, l’intérieur des logements reste encore souvent très standardisé. Logement modulable, flexible, évolutif : les termes ne manquent pas pour désigner une diversité de nouveaux modèles qui cherchent à faire bouger les lignes de l’habitat.

La « pièce en plus » est la solution la plus régulièrement citée lorsqu’il s’agit de répondre à des attentes liées à l’évolution du groupe domestique (arrivée d’un nouvel enfant, etc.), à une volonté de plus grand confort (bibliothèque, salle de jeux, etc.) ou à des besoins plus ponctuels (hébergement d’amis, de famille, etc.). Mais la pièce en plus se heurte souvent à la réalité économique : un budget des ménages trop restreint pour acquérir ou louer ces mètres carrés supplémentaires. Des déclinaisons de la « pièce en plus » sont possibles et destinées à rendre le coût supportable pour les habitants : sa mutualisation entre plusieurs ménages au sein d’une résidence pour partager les frais. L’usage peut être tant collectif qu’individuel.

Autre solution : « la pièce en plus «pluggée» à la demande ». La petite pièce est pluggée sur la façade d’un immeuble à l’aide de câbles d’acier accrochés au toit et positionnée en face d’une fenêtre d’appartement, qui fait alors office de porte d’entrée dans la pièce. L’avantage : pouvoir être installée à n’importe quel moment et non dès la conception du bâtiment. Enfin, « la pièce en plus à louer » : un espace de vie annexe à l’appartement principal, pourvu d’une salle de bains et de WC, mais aussi d’une entrée depuis le palier qui permet de le rendre totalement autonome. De multiples configurations sont alors envisageables : accueil d’un proche, espace de télétravail ou encore location à un tiers afin d’en tirer un revenu qui aidera à financer l’appartement principal.

Loin des opérations « standard », le projet développe des logements à géométrie variable pour s’adapter à la diversité des ménages et aux modes de vie modernes. Des T2 sont dotés d’alcôves pour faire un coin bureau ou éviter au parent divorcé de dormir sur le canapé lorsqu’il accueille ses enfants le week-end. Des T1 ou T2 pourront être ajoutés à un T3 voisin pour former un T5. Tous les T3 sont conçus avec une chambre pouvant être rendue autonome et une deuxième salle d’eau pour faciliter la cohabitation : pour loger par exemple un jeune adulte après décohabitation, un grand-parent, un aidant, etc. Les T4 et T5 sont tous conçus pour être divisibles facilement après décohabitation des enfants, en dissociant un studio qui peut être vendu ou éventuellement loué.



Enfin, soumis à de fortes contraintes économiques et spatiales, les cœurs urbains proposent leur lot de logements de petite surface. L’enjeu est ainsi à l’optimisation, vers des logements astucieux. L’aménagement optimal des espaces repose généralement sur trois piliers : exploitation de l’intégralité du volume, multiplication des espaces de rangement et rationalisation du mobilier. Meubles modulables et multifonctionnels, systèmes de trappe au sol ou au plafond pour cacher du petit mobilier, concepts de murs équipés de meubles encastrés coulissant, basculant ou s’ouvrant comme des tiroirs, sont alors de précieux atouts. Autre tendance pour réaménager rapidement son logement : le recours aux briques Lego géantes pour construire des cloisons.

Présentée au salon The Ideal Home de Londres en mars 2017, cette maison placée à l’intérieur d’un gros cylindre pivote sur elle-même d’un quart de tour en quelques secondes sur simple pression d’un bouton, grâce à des moteurs électriques. Les murs prennent alors la place du sol et du plafond, pour dévoiler une nouvelle pièce. La table de cuisine, fixée au sol dans la 1ère configuration, se retrouve accrochée au mur et change de fonction en devenant un écran. Tous les éléments sont encastrés dans un mur ou avec des fixations magnétiques. Les toilettes et la salle de bains sont en revanche installées en dehors du cylindre rotatif. Ce logement rotatif permet d’obtenir une surface utile de 40 m² pour une empreinte au sol de 10 m² uniquement.
