«Métro-boulot-dodo ». En trois petits mots (un hexasyllabe), le poète PierreBéarn résume en 1968 le rythme des Parisiens en particulier et des citadins engénéral, et pose la question de leur gestion du temps : le transport y occupeune place disproportionnée ; ne reste que le temps de travail et de sommeil.Dépourvue de loisirs… ce n’est pas une vie !
Cinquante ans plus tard, le vers sonne toujours aussi juste pour certains ;pour le plus grand nombre, le temps libre s’est étendu. Mais aller au travail, faireses courses à pied reste un luxe réservé à une minorité, une chance ou uneutopie qui pourrait, dans une décennie, devenir une réalité pour la majoritédes citadins.
Car un nouveau modèle émerge depuis 2015, poussé par des urbanistes comme leDanois Alexander Stahle ou des universitaires comme Carlos Moreno : c’est « la ville où tout est plus proche » (Alexander Stahle), ou « ville du quart d’heure» (Carlos Moreno).

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"Cette ville des proximités permettra d’optimiser trois états fondamentaux, poursuit Carlos Moreno. D’abord, être mieux avec les gens que l’on aime en passant plus de temps avec eux. Ensuite, être mieux socialement, en partageant et en proposant des services au sein de son quartier, voire de son immeuble, en nouant de nouvelles relations dans l’espace public. Enfin, être mieux avec la planète en réduisant son empreinte carbone, en accordant plus de temps aux gestes écologiques."
L’idée est plébiscitée par les trois quarts des citadins européens interrogés par l’Observatoire des usages émergents de la ville, dans le cadre d’une enquête menée en 2017. Car elle concilie avantages de la métropole avec « le cadre de vie apaisé d’une ville à taille humaine (…) : un combo gagnant » ! Au sein de métropoles comme Paris, Copenhague, Barcelone ou Tokyo, la ville-village passe déjà du concept à la réalité.
