Singapour, 9h30. Alagusundaram Palaniappan supervise l’installation d’un module en béton sur le chantier de Clement Canopy (Dragage Singapore), deux tours résidentielles qui s’élèveront à 140 mètres au-dessus du quartier étudiant de Jurong Lake, dans l’Ouest de la capitale. Le chef géomètre vérifie le bon déroulement d’une opération délicate : un module préfabriqué de 23 tonnes est soulevé jusqu’au 17e étage d’une des tours pour être placé sur le toit d’un autre. Des éléments inhabituels attirent l’attention : seuls deux hommes sont assignés au levage du module, lui-même posé en dix minutes par une équipe réduite à quatre collaborateurs. Ni bruits de camions transportant les matériaux, ni poussière générée par les activités de béton, ni déchets d'acier ou de plastique.

C’est que le chantier de Clement Canopy n’est pas un chantier comme les autres : il est réalisé en construction modulaire, plus exactement en PPVC – Prefabricated Prefinished Volumetric Construction, comme on l’appelle à Singapour, ou construction volumétrique préfabriquée et préfinie. Les différents blocs qui composent le bâtiment sont préfabriqués en usine, y compris la plupart des finitions intérieures et extérieures, avant d’être amenés sur le site pour y être assemblés. Une technique très prisée du gouvernement de Singapour qui, soucieux d’augmenter la productivité du secteur de la construction, exige dorénavant pour de très nombreux projets que la superstructure des bâtiments soit réalisée à 65 % en PPVC.

